Ex-présidents, ex-dirigeants, quelques bailleurs de fonds, des juristes et des associations de supporters qui n’ont pas une même vision et surtout qui n’ont rien avancé pour réduire les dettes accablantes : assiste-t-on au même tapage d’avant les élections?
S’il y a un casse-tête dont souffre le CA depuis plus de 30 ans, c’est sûrement cette «abondance» en dirigeants et en personnes intéressés pour servir ce grand club. Trop de dirigeants, trop de clans, trop de courants qui divergent : voilà la raison essentielle de ces conflits fratricides qui ont abouti à l’état lamentable actuel. Mais cette «quantité» effrayante de dirigeants et de personnes ne signifie pas automatiquement un soutien financier indéfectible.
Au contraire, seuls quelques mécènes et bailleurs de fonds jouent leur rôle «financier», alors que les autres regardent depuis des années sans verser de gros ni même de petits montants. Le paradoxe clubiste est unique : beaucoup de mécènes sur le papier, un nombre considérable de grands hommes d’affaires, et en même temps des besoins énormes en liquidités. Et c’est le large public, formé de toutes les catégories de la société, qui a offert plus de 6 millions de dinars en un temps record. C’est ça la vérité absolue et indiscutable au CA : le public est le «père spirituel» du CA et personne d’autre. Maintenant, la sortie de Abdessalem Younsi se fait en douleur : le club risque gros avec cette ardoise chargée et le spectre des sanctions sportives s’il ne paye pas ses dettes. Ce n’est pas une simple transition en douceur avant les élections. Plus que cela, c’est l’effondrement d’un modèle amateur et de pratiques maladroites et même suspicieuses qui ont créé ce malaise actuel. Younsi termine seul avec un petit bilan et une image de club ternie. Il s’entête à rester seul et à compliquer la transition, et en même temps, le CA s’engouffre avec des joueurs qui refusent de reprendre.
Parallèlement, des gens s’activent pour sauver les meubles et mettre fin (ou donner la stratégie et le plan de route pour la sortie de crise) à ce désordre. Une vue compliquée, désarçonnante, voire «humiliante».
Du concret…
Le mouvement qui s’active le plus ces derniers jours est celui où on trouve les Maher Snoussi, Fadhel Abdelkafi, Mehdi Gharbi, Khelil Chaïbi, Hammouda Ben Ammar ainsi que Kamel Idir et Youssef Chahed. Sur le papier, le groupe est bien étoffé, mais manque sûrement de bailleurs de fonds lourds. Ce groupe ne peut pas fournir par ses propres fonds plus de 15 millions de dinars en quelque temps. Les noms ne suffisent pas, ce qu’il faut, ce sont des fonds en «cash» pour renflouer les caisses vides. Avant de parler projet de restructuration, ou de conseil de surveillance, il faudra parler argent. Où sont les grands bailleurs de fonds classiques, mais aussi ceux anonymes clubistes ?
Pourquoi ne pas impliquer ces hommes d’affaires passionnés du club et qui se comptent en centaines, voire en milliers ? Si on revient en arrière, précisément en 2012, on comprendra pourquoi un certain Slim Riahi, rejeté à l’époque par le CSS et l’ESS, a réussi une mainmise sur le CA en deux semaines. Il a apporté beaucoup de fonds et «appâté» tout le monde. On lui a ouvert les portes du club pour qu’il le masacre et s’en serve à des fins politiques, avant de prendre la fuite et de laisser des dossiers minés. Le groupe Maher Senoussi doit faire comme le public en novembre dernier : avancer une somme conséquente tout en présentant une feuille de route de sauvetage, sans oublier les élections.
Et Hammadi Boussbii ?
Ahmed Gaâloul a eu un entretien avec Hammadi Boussbii pour parler de la crise du CA. Boussbii a une indiscutable légitimité pour être le premier sponsor et le premier mécène quoique l’on dise.
Que pense-t-il des efforts entrepris ces derniers jours ? Va-t-il «parrainer» et aider ces ex-présidents et dirigeants ? Sa position est, à notre avis, déterminante dans la réussite de cette démarche. Cela d’autant que ce groupe doit présenter une liste solide pour gagner les élections. Dans ce cas, ils auront besoin du soutien moral et financier de sH. Boussbii. La fameuse «ceinture financière» dont on parle passe par la présence d’un grand nombre de bailleurs de fonds pour injecter immédiatement des liquidités. On le rappelle, c’est urgent en ce moment avant toute autre chose. Au CA, la situation est si compliquée et alarmante que le temps n’est plus aux promesses ou aux discours rassurants. Ce qui rassure, c’est qu’on paye les dettes exigibles, et qu’on sauve ce que Slim Riahi et, à moindre degré, Abdesalem Younsi ont détruit.
Mah20
20 juin 2020 à 14:29
Le public clubiste,même par des apports individuels modiques,qui ,cumulés ,constituera une manne colossale ,sera le principal artisan du redressement.C est à ce public qu il faut faire les yeux doux,qu il faudrait convaincre par un plan de sauvetage cohérent,par une ébauche de restructuration efficiente et un projet sportif à la fois viable et ambitieux! …et surtout se décider de sortir de la spirale des dépendances et des allégeances à certains puissants qui,feraient soit la pluie soit le beau temps ,sorte de loterie qui ne pourrait ménager les arrières du club en cas de mauvais temps fort susceptible de se transformer en tempête destructrice,comme présentement…